mercredi 29 avril 2009

Lost in translation


Vous vous souvenez de la tête de Bill Murray dans un ascenseur rempli de Japonais en plein Tokyo? Genre "qu'est-ce-que je fous là ?" Ce sentiment de Lost in translation reflète bien l'humeur du moment. C'est juste un sentiment bizarre d'être décalé par rapport aux autres :
1. avoir 2 mômes à 34ans (pour les australiennes, tu deviens plutôt adulte à 40 ans)
2. vouloir travailler à plein temps
3. checher un work/life balance, mais pas en étant la seule, ton mari ayant aussi un work,une life et une balance
4. se dire qu'il y a plein d'australiens qui vont perdre leur job à cause de la GFC, et que toi tu vas trouver
5. ne pas en profiter pour en faire un 3ème, même si il paraît que les 3èmes sont toujours super réussis (n'est ce pas cher neuveu) et font leurs nuits en 1 mois (on croise les doigts pour les parents)
C'est sûr que ce changement de pays, on l'a voulu, personne ne nous a forcé.
C'est sûr qu'il vaut mieux passer la crise en Australie plutôt qu'en Europe où la récession est plus marquée.
C'est sûr que tout ça c'est de la gnognotte par rapport aux défis que mes parents ont relevés dans des circonstances plus sordides et angoissantes, à une époque où un mur séparait le monde en deux.
C'est sûr que les enfants sont super heureux, apprennent l'anglais et bien d'autres choses encore.

Mais voilà, Lost in translation quand même. Nous sommes encore en phase d'adaptation. Jules dit que j'ai besoin de douter pour avancer, que c'est comme ça que je fonctionne. Alors, prenons la liberté de douter avec ce post. Et ensuite sourions, "the show must go on", parce qu'avec les Australiens, c'est toujours "no worries, mate". Culturellement, ils ne comprendraient pas comment on peut douter. Pour eux, c'est dans leur éducation, ils sont les meilleurs depuis le playground.

Et vous, est-ce que douter vous fait avancer ou vous paralyse les filles ?

4 commentaires:

  1. Chère Jay,
    Moi aussi j'ai comme un petit syndrome de "qu'est-ce que je fous là" depuis lundi... retour au boulot de fin de congé mat' oblige ! Et comme beaucoup de maman avant moi, j'ai comme un énorme doute : est-ce que je vais y arriver ? Métro-boulot-bébé-dodo, c'est dur de s'y remettre sans culpabiliser.
    Alors pour l'instant, 1ère semaine, je suis entre 2 : j'avance à fond toute la journée, mais dès que je me pose, pleins de questions arrivent et me font comme des petits papillons dans le ventre... Etre une super maman et une super working-girl en même temps, c'est possible ?
    Bref, je suis de tout coeur avec toi en ces temps de questionnement. Les transitions, c'est toujours un peu déstabilisant, mais ça fait avancer ! Et même à des milliers de kilomètres, les copines sont toujours là !
    1000 bises

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  2. Oui,j'ai pensé à toi Natachatte lundi, on m'avait dit que tu étais de retour à la chocolaterie. T'inquiète, tu vas y arriver. C'est quand même bien de revenir à un poste qu'on connait. Et si tu sens que c'est pas idéal,ce serait peut-être l'occase de revenir au commercial ? Et aussi dans ce climat économique, c'est quand même pas mal d'être dans une grosse boîte. Bref, essaye de prendre le meilleur de tous tes rôles. Gros bisous à ton esquimeau et à Mr Propre.

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  3. Bonjour Jay,

    C'est une fille en chine qui m'a donné l'adresse de ton site. Ravie de te rencontrer !
    C'est moi qui part en Oz au mois d'aout, avec toute ma famille (2 bonbons roses et un pacs).

    Ca m'interpelle ton article, dans 4 mois c'est nous là-bas... On part sans travail, ni l'un ni l'autre, avec quelques sous en poche et un laissant derrière nous un appart à louer et des parents paniqués ...
    Des doutes j'en ai tous les jours... et c'est ce qui me (nous) fait avancer !
    Natachatte courage : coupable je me sentais, et de travailler j'ai arrêté ... mais il m'a fallu plus de 3 ans pour assumer et prendre une décision !

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  4. Hello miss anonyme (il va falloir te trouver un pseudo :))
    Nous c'est la première fois qu'on est expat à proporement parler, donc j'imagine que c'est normal de passer par des hauts et des bas. En fait beaucoup de choses qui te semblent évidentes, que tu fais sans y penser, ce n'est plus le cas quand tu changes de pays.
    Mes parents sont arrivés cette semaine et on a eu une super conversation sur nos projets, l'installation. Il faut dire que ce sont des experts : ils ont quitté le pays de Dracula au début des années 80 et sont arrivés à Paris avec une valise et 2 cerveaux. Eux, ils n'avaient pas le choix, c'était impossible de ne pas réussir et de ne pas s'adapter. Pour nous, c'est différent, la pression n'est pas la même.
    Tout ça amène à un nouveau questionnement : c'est peut-être illusoire de chercher à poursuivre la même voie professionnelle qu'à Paris alors que j'ai changé de pays et que la GFC est passée par là. Entrepreneuriat ? Formation ?

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