Vous vous souvenez de la tête de Bill Murray dans un ascenseur rempli de Japonais en plein Tokyo? Genre "qu'est-ce-que je fous là ?" Ce sentiment de Lost in translation reflète bien l'humeur du moment. C'est juste un sentiment bizarre d'être décalé par rapport aux autres :
1. avoir 2 mômes à 34ans (pour les australiennes, tu deviens plutôt adulte à 40 ans)
2. vouloir travailler à plein temps
3. checher un work/life balance, mais pas en étant la seule, ton mari ayant aussi un work,une life et une balance
4. se dire qu'il y a plein d'australiens qui vont perdre leur job à cause de la GFC, et que toi tu vas trouver
5. ne pas en profiter pour en faire un 3ème, même si il paraît que les 3èmes sont toujours super réussis (n'est ce pas cher neuveu) et font leurs nuits en 1 mois (on croise les doigts pour les parents)
C'est sûr que ce changement de pays, on l'a voulu, personne ne nous a forcé.
C'est sûr qu'il vaut mieux passer la crise en Australie plutôt qu'en Europe où la récession est plus marquée.
C'est sûr que tout ça c'est de la gnognotte par rapport aux défis que mes parents ont relevés dans des circonstances plus sordides et angoissantes, à une époque où un mur séparait le monde en deux.
C'est sûr que les enfants sont super heureux, apprennent l'anglais et bien d'autres choses encore.
Mais voilà, Lost in translation quand même. Nous sommes encore en phase d'adaptation. Jules dit que j'ai besoin de douter pour avancer, que c'est comme ça que je fonctionne. Alors, prenons la liberté de douter avec ce post. Et ensuite sourions, "the show must go on", parce qu'avec les Australiens, c'est toujours "no worries, mate". Culturellement, ils ne comprendraient pas comment on peut douter. Pour eux, c'est dans leur éducation, ils sont les meilleurs depuis le playground.
Et vous, est-ce que douter vous fait avancer ou vous paralyse les filles ?