Puisqu’en Australie nous vivons la tête en bas, la polémique autour du
l'article 2 du projet de loi Fioraso m’inspire des réflexions un peu
sens-dessous, un peu « Down Under » en somme.
1. L’anglais
est déjà présent dans l’enseignement supérieur.
Beaucoup de commentaires sur la toile en
attestent, certains journalistes en font aussi mention : l’anglais est déjà
utilisé comme langue d’enseignement dans
de nombreux cas. Cette loi officialise ce qui se pratique déjà. Dans les domaines de la gestion ou de la recherche
scientifique, une bonne maitrise de l’anglais est indispensable pour faire
connaitre ses idées et résultats dans le monde. Et par conséquent participer au
rayonnement international de la France.
2. L’accent,
on s’en fiche.
Certaines personnes s’offusquent du fort
accent de certains enseignants non anglophones. Ah bon, c’est si important que
ça ? Mon avis sur ce point a changé depuis que je vis en Australie. A force de
travailler tous les jours avec des Australiens mais aussi des Singapouriens,
des Chinois, des Américains, des Indiens, des Japonais … j’ai découvert un
grand secret : l’accent, on s’en fiche.
Tout le monde a un accent. Tout le monde. Un Américain aura un accent
pour un Australien et vice versa.
3. L’anglais
dans le supérieur va stimuler la
francophonie.
Chers défenseurs de la langue
française, cher monsieur Pivot dont je
suivais religieusement les dictées étant enfant, prenez votre passeport et
allez s’il vous plait à la rencontre de ces étrangers amoureux de la France et
de la langue française. Ils sont
nombreux à avoir un niveau basique en français mais désireux de vivre et
étudier quelques mois dans notre pays. En n’acceptant que les étrangers avec un
niveau « bilingue » en français, vous préservez certes la pureté de la langue
mais la rendez élitiste (morte ?). En langage marketing mercatique, vous prônez
une approche de niche monsieur Pivot. Je pense que la France a au contraire une carte à
jouer avec une stratégie de masse.
Une stratégie française de masse pour attaquer le marché mondial de l’éducation
supérieure ? Ça sent la polémique, non ?