« J'en ai marre
de rêver en anglais, ça me soule » : c'est une des répliques
hilarantes de Norman dans sa vidéo sur les bilingues. J'adore cette vidéo,
mais la réalité du bilinguisme au quotidien est plus complexe. Cela fait quatre
ans que nous sommes Down Under et nous sommes passés par plusieurs phases avec
les enfants.
Là nous en sommes à la phase où l'anglais a pris le pas, école primaire
australienne oblige, et où le français tente de ne pas se faire distancer. J'ai
trouvé en surfant sur le web une interview très juste de Eowyn Crisfield, experte
en bilinguisme et par ailleurs maman de trois enfants trilingues. Pardon
my French, l'interview est en
anglais.
Voici donc dans la langue de Molière les principales idées qui ont fait écho
à notre propre expérience de famille française en Australie :
1. Les parents doivent bâtir un plan
depuis la tendre enfance jusqu'à l’âge adulte. Le bilinguisme doit être une
démarche volontaire et planifiée. Même si les enfants parlent une langue
petits, à la faveur d’une expatriation par exemple, ils la perdront s’ils ne la
pratiquent pas une fois rentrés dans le pays d’origine.
2. Les enfants ne sont pas des "petites
éponges". Entretenir le bilinguisme demande des efforts, du temps et
des ressources, comme je le racontais dans mon billet sur l'enseignement à distance.
3. Il faut parfois aussi être indulgent avec soi-même. Et avec ses enfants. A psalmodier 20 fois chaque fois que tu as envie de hurler « Les enfants, parlez fraaaançaaais ! ».
4. Chaque enfant est unique. Même au sein d'une famille, chaque enfant réagira
différemment au bilinguisme (multilinguisme).